Nous quittons Ipiales sous la pluie. Quelques heures de taxi collectif nous amènent à Pasto, où nous prévoyions de rester pour profiter d'un des plus grand lac du pays. Mais le temps n'est absolument pas propice à ce genre d'activité, et nous décidons donc de faire l'impasse et de poursuivre notre route vers San Agustin et son parc archéologique connu pour ses nombreuses sculptures mégalithiques et classé patrimoine mondial de l'UNESCO.
Statue de la "forêt de statues" du parc archéologique de San Agustin
Nous embarquons dans un autre taxi collectif, et la torture commence.
La première partie de route serpente en tous sens à travers les Andes.
Lucy est malade. Très malade.
Nous faisons une pause, salvatrice, d'une heure. Nous en profitons pour nous restaurer.
La deuxième partie de la route, vers Mocoa, et tout aussi pentue et tordue, MAIS la route n'a plus de revêtement ! Ça tourne et secoue encore et encore... pendent des heures...
Nous profitons d'une seconde pause, le temps pour les quelques usagers de cette route diabolique de se remonter les manches et de dégager la route d'un éboulement fraîchement survenu (à cause des pluies torrentielles ?) ...
Nous sommes par ailleurs arrêtés par l'armée qui contrôlera tous les passagers, vérifiant par radio avec le QG l'identité de tout le monde avant de nous autoriser à poursuivre la route : nous sommes en zone sensible, l'armée et les narcotrafiquants se livrant une guerre sans merci (glurps !).
De Mocoa, nouveau changement de bus pour nous rendre à Pitalito, de nouveau sur une route correcte et enfin plate située dans une large vallée.
Nous arrivons à Pitalito très tardivement, après une journée de voyage épuisante.
Comme à Ipiales, nous nous réfugions dans le premier (et unique) hôtel en face de la gare routière. Bonne surprise, même si nous n'y avons pas d'accès internet, l'hôtel propose des chambres à des prix extraordinairement bas ! Parmi les moins chers de notre voyage ! Pour un confort correct et un voisinage calme...
Le lendemain matin, nous prenons le premier bus pour San Agustin !
Nous y arrivons enfin, et la météo semble un peu plus clémente après les trombes de la veille.
Le chauffeur du taxi collectif nous conseille et nous conduit directement à un hôtel en nous assurant qu'il est bien et pas cher. Il est effectivement bien. Mais cher.
Après discussion et négociations, nous nous voyons finalement proposer des lits dans un dortoir à prix raisonnable. Nous y sommes seuls, ça fera l'affaire.
Une fois installés, le propriétaire nous fait un topo sur les principales attractions de la région. Nous nous rendons alors compte que certains sites seront très difficilement accessibles par nous-même. Nous nous joindrons donc le lendemain à un tour en 4x4 pour pouvoir accéder aux sites les plus éloignés.
La pluie s'étant arrêtée, nous commençons nos visites l'après midi même, avec le site principal du parc archéologique, situé à une demi-heure de marche de notre auberge.
Nous y découvrons les fameuses statues de pierres, mais également les tombes et sarcophages qu'elles gardent.
Malheureusement, la culture à l'origine de ces œuvres et édifices reste pleine de mystères. On ne trouve sur les sites que très peu d'informations à son égard.
Les statues seraient a priori des représentations de divinités, d'êtres surnaturels et d'animaux mythiques. Les tombes étaient enfouies sous des monticules et collines artificielles. L'ensemble du site archéologique était un lieu de pèlerinage et de culte des ancêtres
Le site de San Agustin abrite également des gravures faites dans les roches volcanique formant le lit d'un ruisseau.
Nous nous promenons également dans une "forêt de statues", petit bois dans lequel a été regroupé un échantillon des statues de la région, dont certaines victimes des pilleurs de tombes et réimportées d'un peu partout à travers le monde.
Le lendemain, nous commençons les visites de notre tour par le musée d'Obando, où nous découvrons quelques tombeaux et des céramiques.
Nous faisons ensuite un arrêt à l'"Estrecha" détroit très... étroit... du fleuve Magdalena, le plus important du pays avec ses 1540km s'étalant du sud au nord. En raison des fortes pluies des jours précédents, ce détroit était quasiment engloutis sous les flots. Le rétrécissement du lit de la rivière n'était visible que sur quelques mètres et perdaient ainsi son intérêt. Le débit de la rivière à cet endroit était tout de même impressionnant.
Prochaine attraction : le Salto des Mortiño, une cascade de 170 m que nous avons pu découvrir sous le soleil !
Nous enchaînons avec le site archéologique "Alto de los Idolos" qui regroupe d'autres tombes et statues. Nous pouvons notamment y admirer la plus grande sculpture de la région : une statue de 7 m de haut, dont les 3 premiers mètres sont enterrés, et pesant plusieurs tonnes !
Ici, la plus grande statue !!
Après une pause déjeuner, nous visiterons le site "Alto de las piedras", plus petit mais avec de belles statues, dont une particulièrement bien travaillé sur les côtés.
Avant de rentrer, nous faisons un rapide dernier arrêt au "Salto de Bordones", la plus grande cascade de Colombie avec près de 400m de hauteur. Toutefois, comme nous l'observons de loin et n'avons pas le temps de nous en approcher, elle nous semble moins impressionnantes que le salto de Mortiño.
Sur le chemin du retour, notre guide et chauffeur chapardera quelques goyaves et des "guamas", un fruit qui nous a fait penser, avec sa cosse, au flamboyants.
Afin de gagner un peu de temps sur le trajet du lendemain qui promettait d'être difficile, nous repartons le soir même, après nos visites, pour Pitalito où nous passons la nuit avant de nous reprendra la route vers Tierradentro.
En chemin, à l'arrière du pick-up, Emile se voit proposer de la marijuana et de la cocaïne par un dealer qui ne comprend pas qu'un touriste puisse venir en Colombie pour autre chose. Heureusement, il n'insistera pas trop et sautera vite du véhicule en marche, après un arrêt à un feu, afin de ne pas payer le brave chauffeur...
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