samedi 19 décembre 2015

Tierradentro, du 5 au 07/06/15

Nous avons traversé la Colombie profonde pour atteindre et visiter San Agustin.
Mais il s'avère qu'accéder au site de Tierradentro est une aventure encore plus dingue !
Exit les bus quotidiens sur une route potable, la petite bourgade cul-de-sac de San Andrés de Pisimbala est quasiment inaccessible. Nous avons la chance incroyable d'attraper l'unique pick-up s'y rendant, et qui traverse les Andes sur des chemins misérables, entassés à 12 dans le véhicule.
C'est à la fois pénible et reposant, les locaux toujours curieux et éberlués de voir deux étrangers s'enfoncer si profondément dans leurs régions (et leur piquer les précieuses places dans le véhicule plein à craquer...).
A noter qu'il y a un nourrisson avec nous dans la benne du véhicule, et que les gens se le passent à tour de rôle (pas facile de tenir un bébé sur ce genre de route, encore plus quand on est entassés dans une benne...) ! Une belle solidarité permettant à la mère de prendre un peu de repos et au bébé de ne pas trop avoir le mal du transport...

Vallée de Tierradentro 


Nous arrivons dans la petite bourgade en milieu d'après midi.
L'unique auberge propose un confort très limité (pas d'eau chaude, encore moins d'internet...), et est très chère. On ne peut pas le lui reprocher, elle a le monopole ! On arrive tout de même à négocier une réduction en menaçant d'aller camper en forêt faute de meilleur choix.
Qui dit unique auberge dit aussi unique restaurant. Bien que nous ayons toujours quelques réserves et notre réchaud, nous nous laissons tenter par le menu unique, assez cher, mais excellent et très copieux.

Le soir même, nous ne faisons qu'un tour rapide de la petite ville, n'offrant pas d'autre intérêt que sa petite église... en pleine restauration et cachée derrière les échafaudages et bâches...

Le lendemain, nous sommes réveillés à 5h du matin par l'unique bus de la journée repartant vers la civilisation. Il klaxonne non-stop pendant près d'une demi-heure afin de réveiller les potentiels clients avant l'heure de départ !
A 8h nous sommes debout et prêts pour une bonne journée de rando ! Accompagnés du chien de l'auberge, qui ne nous quittera plus de la journée, nous prenons le sentier menant à l'Alto de San Andrès, premier site archéologique perché sur une colline surplombant le village. Sur le chemin, nous croisons nos premières plantations de café colombien.

 

A notre arrivée, le site est encore fermé... il semble que le personnel soit en retard... à moins que ça soit fermé pour la saison basse ? Tant pis, on a pas mal de kilomètres à faire, donc on poursuit notre route.
1 km plus loin nous tombons sur le garde qui s'excuse pour son retard (un nouvel éboulement a bloqué la route...) et nous rebroussons chemin avec lui. Il nous annonce par ailleurs que nous n'étions pas sur le bon chemin ! Il nous épargne donc quelques kilomètres superflus...

Les sites de Tierradentro sont principalement constitués de tombes, creusées sous terre, et décorées de peintures rupestres pour certaines d'entre-elles.


Ce premier site abrite notamment l'une des tombes les mieux préservées du secteur, avec ses motifs géométriques jaunes rouges et noirs.




Nous reprenons notre randonnée sur le bon chemin, et escaladons un sentier très raide pendant près d'une heure et demi avant d'atteindre, sur une crête offrant une vue magnifique sur les vallées alentours (lorsqu'il n'y a pas trop de brouillard), le site de l'Aguacate. 



On y trouve des dizaines de tombes. Le lieu étant très difficile d'accès, pas de gardien ni de contrôle, toutes les tombes sont en libre accès, certaines sans intérêt notable, d'autres suffisamment conservées et colorées pour valoir le coup d’œil. Le chien en profite pour récupérer de la dure ascension...




 
Notre guide, nous attendant patiemment pendant que nous visitons les tombes

Nous longeons la crête et descendons tranquillement vers un autre petit village en aval de San Andrés où se situe le musée archéologique présentant les différentes pièces récupérées dans les tombes.


 Coupe d'une tombe

 
 Poteries découvertes à l'intérieur des tombes

Nous profitons du village pour nous restaurer dans un petit restaurant avant de reprendre notre route.


Nous escaladons ensuite la colline de l'autre côté de la vallée jusqu'à atteindre le principal site touristique de Segovia, très surveillé avec 3 gardiens. Toutes les tombes sont cadenassées et ouvertes une par une, à notre demande, et sous haute surveillance. Les gardiens sont néanmoins très sympatriques, ravis de voir des touristes, et qui plus est parlant espagnol ! Ils s'amusent notamment de voir Lelo (le chien), qui a pour habitude de suivre les touristes de notre auberge et qui est donc le meilleur guide de la région !
Nous voyons sur ce site les plus belles tombes, avec des couleurs bien préservées et des parois et piliers totalement décorés, voire sculptés !



 

Les gardiens nous saluent chaudement et nous indiquent la route à suivre pour atteindre le plus rapidement possible le prochain site, car l'heure tourne, les ruines seront bientôt fermées jusqu'à demain et il nous reste encore deux sites à visiter !


Nous grimpons donc rapidement (en tout cas aussi rapidement que possible après 7h de marche et de visite) la côte raide au sommet de laquelle se situe le site d'El Duende et ses quelques tombes. Nous en faisons vite le tour et rejoignons la route située un peu plus haut sur la colline. Nous la suivons et atteignons le dernier site, El Tablon, où sont présentées les rares statues et stèles rescapées du pillage des tombes. Certaines ressemblent aux statues de San Agustin.


Nous redescendons enfin sur San Andrés de Pisimbala après 9h de marche, parcours généralement effectué en deux jours. Lelo s'effondre d'ailleurs dès qu'il met les pattes dans l'auberge ! Nous nous régalons de nouveau au restaurant de l'aubergiste, et filons nous coucher : demain, à 5h, il ne faudra pas rater le bus !

...

Mais à 5h, c'est trop dur. On essaye de se préparer le plus rapidement possible, mais nous entendons le bus partir sans nous. Le propriétaire nous ayant assuré qu'un autre bus passait à 5h30, nous ne nous inquiétons pas plus que ça sur le coup...
Nous attendons finalement jusqu'à 8h (bouhouhou on veut dormiiiiir !) pour prendre place dans un Chiva. Le véhicule est plein à craquer ! On doit être entre 60 et 70 entassés dans ce bus de folie composé de 9 rangées de bancs pouvant accueillir 7 à 8 adultes + les enfants + les gens sur le toit et à l'arrière ...

Notre bus après qu'il se soit vidé de quelques passagers (dont nous) à La Plata.



Nous restons coincés à la gare routière de La Plata quelques heures, les routes ayant été fermées jusqu'en milieu de journée pour une course cycliste ! Mauvaise journée pour voyager... comme tous les dimanches !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire