Notre bus de nuit arrive avant le lever du soleil à Villa Fatima, au nord de La Paz. Il gèle. Nous restons au chaud dans le bus le temps que les premières lueurs de l'aube apparaissent.
Nous sommes exténués par cette difficile nuit de voyage, et très inquiets quant à notre situation dans le pays.
Première étape, trouver une auberge. Nous prenons un taxi collectif pour le centre-ville où nous trouvons facilement un hostel nous ayant été recommandé. Pas de place à cette heure si matinale, mais nous patientons jusqu'à ce qu'une chambre se libère.
Une fois installés, cap sur la banque ! Le policier véreux nous a dépouillé de nos derniers Bolivars, et nous aurons certainement à payer une amende à l'immigration, connue ici comme la "Migraination"... ça n'augure rien de bon.
Au distributeur automatique, nous rencontrons à nouveau Marc, déjà rencontré à El Chalten et Sucre ! Il part le jour même avec Jannick, sa femme, et nous n'aurons donc pas l'occasion de passer plus de temps ensemble. Il prend quand même le temps de nous conseiller quelques activités à faire sur place avant de nous faire ses adieux.
Retardés par cette rencontre, nous arrivons à l'immigration un peu tardivement... et comme dans toute bonne institution Française, il y a foule ! On va sûrement y passer la journée...
Première étape, faire la queue à l'accueil qui "trie" les demandes et dirige les usagers vers tel ou tel guichet. 5 petites minutes d'attente, et la petite dame de l'accueil nous demande d'attendre son collègue. 5 minutes de plus, et le collègue prend connaissance de notre situation. Fonction publique oblige, il nous envoie au coin de la rue faire des photocopies des passeports, visas et cartes de séjour ! Il nous indique par ailleurs de patienter avec les documents au guichet 7 à notre retour.
10 minutes plus tard, nous revenons avec les papiers nécessaires. Pas de file d'attente définie, tout le monde patiente sur des rangées de sièges au milieu de la salle.
L'usager du guichet 7 s'en va, personne ne le remplace ! On regarde autour et croisons le regard d'un autre touriste tout aussi perplexe. On le laisse passer... et il repart 5 minutes plus tard avec le sourire aux lèvres !
On prend notre tour, et l'officier de l'immigration prend... sa pause ! On patiente 5 minutes de plus, et à son retour il prend les documents, nos passeports, les regarde distraitement, et ajoute deux tampons 30 jours sur chacun d'eux.
"Bon voyage !"
...
Quoi ?
Pas de remontrance ni d'amende ?
On gagne deux mois de rab' après avoir patienté à peine plus d'une demi-heure, photocopies comprises ?
Migraination ne mérite pas son nom.
Pitié, envoyez nos fonctionnaires en stage dans ce fabuleux pays !
Bon, on s'est fait enfler par un flic ripoux, mais au final on s'en sort plus que bien !
Soulagés, nous retournons vers l'auberge en profitant un peu plus de la ville.
La Paz donc ! Comme pour toutes les grandes villes, difficile pour nous d'en tomber amoureux...
Cependant, il faut avouer que La Paz offre pas mal d'attractions et activités sympathiques.
Déjà, c'est la capitale la plus élevée du monde, à plus de 3600m d'altitude - enfin, si on considère que La Paz est bien la capitale. Ça n'est pas rien, je vous l'assure.
D'ailleurs, la ville est enclavée dans une vallée dont les flancs très raides sont urbanisés. On accède aux barrios (quartiers) élevés par des ruelles-escaliers ou via l'un des téléphériques colorés de la ville.
El Alto, le plus haut quartier de la ville (devenu ville à part entière en 1988), culmine à 4070 m d'altitude... soit plus de 400 m au dessus du cœur de la ville !
Rien de tel qu'une photo pour illustrer cet aspect de la ville :
Par ailleurs, qui dit ville d'altitude dit montagnes... par beau temps, dont nous avons un peu manqué malheureusement, nous pouvons voir les pics et plateaux enneigés qui entourent la cité.
En termes d'attractions, nous y trouvons de grands parcs bien aménagés et très vivants le week-end, quelques musées, de nombreux monuments divers, plusieurs marchés, de chouettes restaurants...
Quelques rues bien colorées...
De grands bâtiments administratifs ou religieux...
Et des marchés de toutes sortes...
... dont le marché aux sorcières où l'on peut trouver toutes sortes d'ingrédients pour préparer d'étranges mixtures "magiques", des poupées vaudou...
Si si ! Ce sont bien des fœtus de lama desséchés
sur la dernière photo !!
Et côté nourriture, nous avons avec plaisir renoué avec la cuisine internationale, en particulier avec...
... une pizza géante !
Et de supers curry indiens dans une " British Curry House" !
Deux soirs par semaine, la ville offre une attraction atypique : les Cholitas !
Tout le monde connaît le catch. C'est du spectacle de bagarre simulée qui se veut acrobatique. C'est sympa deux secondes, mais sans grand intérêt.
Les Cholitas c'est du catch Bolivien. La différence ? Aucune quand les hommes se battent. Même cinéma, mêmes tenues loufoques, mêmes prises chorégraphiées.
Là où ça devient intéressant, c'est quand les femmes, en tenue traditionnelle avec leurs jupons et tresses, montent sur le ring pour se coller des mandales.
Certaines scènes étaient assez...
... choquantes !?
Ajoutez à ça un vrai jeu d'auto-dérision, de fausses embrouilles avec un arbitre loin d'être impartial...
... et le petit dernier de la famille qui profite de chaque occasion pour monter sur le ring et taper sur les victimes à terre... alors qu'il a tout juste 5ans... épique !
Ici, le petit sert d'arme pour frapper la cholita à terre !
Autre attraction très prisée à La Paz, la journée de cyclisme de montagne à sensations fortes : la descente de la Death Road !
Pour rappel, nous avons emprunté la nouvelle route en bus pour aller à Rurrenabaque, et cette nouvelle route nous a traumatisé ! Quoi de mieux, pour guérir ce choc psychologique, que de descendre l'ancienne route, jugée trop dangereuse pour la circulation, à vélo !?!
Nous sommes donc déposés et équipés à La Cumbre (le sommet), à 4600m d'altitude. De bons VTT, un casque intégral, des gants de protection, et un survêtement pour protéger nos vêtements. À cette altitude, il gèle, et la couche supplémentaire est très appréciable ! D'autant plus qu'il neige un peu...
On débute donc en descendant 1h sur la route bitumée pour nous habituer aux vélos. La route est belle, bien lisse. Le plus difficile est de faire attention aux véhicules et de supporter le froid !! Avec la neige, on est vite trempés, et avec la vitesse, on évite de peu la transformation en esquimaux !!
On fait une ou deux pauses photos pendant lesquelles nous essayons désespérément de dégivrer nos main qui n'arrivent plus à bouger... et donc freiner ! On remonte dans le van (enfin à l'abri du vent !) le temps de rejoindre l'intersection entre nouvelle et ancienne route, histoire de nous réchauffer un peu.
Nous reprenons donc les vélos à 3500m, avec un climat beaucoup plus agréable, et commençons la descente de la route de la mort. On y apprécie de beaux points de vues sur le canyon en contrebas et sur les cascades dont certaines se déversent tranquillement sur la route.
À vélo, du moment qu'il y a de bons freins et que l'on n'essaye pas de faire de la vitesse, il n'y a pas vraiment de dangers, on a largement la place pour circuler, croiser les camionnettes accompagnant les vélos... Par contre, en camion ou en bus, ça devait être autrement plus compliqué et dangereux !!!
Au cours de la descente, nous faisons différentes pauses pour grignoter, prendre des photos et nous reposer un peu ! Et oui, même si ça ne fait que descendre, les secousses dues aux pierres composant la route fatiguent beaucoup nos bras et nos jambes !!
Parfois, notre guide, chargé de prendre les photos, prendra un peu d'avance, histoire de nous tendre des pièges et nous forcer à passer sous des cascades pour les photos et vidéos !! Malheureusement pour vous, ces images nous ont été remises sur un CD que nous ne pouvons pas lire, faute d'ordinateur...
Après 4h de descente, nous arrivons enfin en bas, à 1200m d'altitude ! Le temps de laver les vélos et prendre une bière, et on nous dépose dans un hôtel pour un buffet à volonté !!
Le retour jusqu'à La Paz sera (trop) rapide, le chauffeur voulant peut-être nous démontrer pourquoi la route porte son nom. Un des brésiliens nous accompagnant craquera avant d'arriver et supplie le chauffeur de lever le pied...
Nouvel éboulement sur la nouvelle route.
C'est donc vivants, et en règle avec l'immigration, que nous quittons La Paz vers notre dernière destination bolivienne : Copacabana !
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