samedi 23 mai 2015

La Pampa, suite et fin des aventures Amazoniennes - 12 au 15/03

Réveil difficile. La soirée d'anniversaire de Choco, notre guide dans la jungle, a fini de nous achever après cette expérience éreintante.
Heureusement, nous retrouvons avec délice le petit déjeuner dantesque de l'auberge, avec ses pancakes et fruits. Toujours aussi délicieux !

À 7h45 nous sommes à l'agence. Alex nous fait patienter, un véhicule devant passer nous récupérer. À 8h30, nous sommes ramassés et partons en direction de l'aéroport où d'autres touristes doivent récupérer un bagage perdu la veille !
Une fois au complet, nous prenons une longue route non-pavée que nous suivons 3 longues heures.
Bien que nous soyons dans un 4x4, le confort est très relatif : nous sommes tous deux à l'avant avec le chauffeur, il y à 4 passagers à l'arrière, et deux autres sur une petite banquette dans le coffre ! Les sacs sont sur le toit...
Cette pénible première partie de voyage terminée, nous faisons un rapide arrêt pour l'almuerzo (le déjeuner).
Nous gagnons ensuite la rive de la pampa, sorte de rivière sans rive où la faune et la flore vivent sur ou dans l'eau.

Nous rencontrons notre nouveau guide, aux allures se Crocodile Dundee... alors qu'il n'y à pas de crocos dans la Pampa, je me suis renseigné : seulement des Caïmans et Alligators...




Après la longue route de ce matin, nous embarquons pour 2h de pirogue.


Le voyage y est plus confortable, mais surtout passionnant ! Ce lieu est plein se vie ! Oiseaux en tout genre (notamment ce que j'ai nommé le "poulet royal", sorte de dinde avec crête et plumage dignes d'un roi !), et petits capucins curieux qui n'hésitent pas à monter sur la pirogue et venir prendre un bout de banane dans nos mains !

Ici le poulet royal d'Émile !

Un petit vautour...

... une brochette de tortues...


... et des petits singes curieux !

Faute de terre ferme, tous les lodges sont bâtis sur pilotis. C'est ainsi que nous découvrons notre logement pour 3 jours, cabanons sur l'eau... et plutôt bien équipé avec sa propre table de billard !


Dès notre arrivée, la cuisinière du camp nous offre un goûté pop-corn / jus de fruit, très apprécié après la traversée. Nous nous installons avec les autres dans le dortoir réservé à notre groupe, puis repartons en pirogue vers un lodge un peu plus éloigné qui bénéficie d'une bonne vue sur le coucher de soleil... et d'un bar.
Le coucher de soleil n'est pas terrible, masqué par de lointains nuages, mais c'est l'occasion de faire connaissance avec le groupe composé de Canadiens, Hollandais, Anglais et Américains.


Nous voyons tout de même, chose exceptionnelle d'après le guide, un vol de toucans !

Si si, ils sont là ! 
Ce sont les tous petits points noirs au-dessus des arbres.

Avant de repartir, nous découvrons notre premier alligator, juste sous les pilotis de la cuisine ! Impressionnant de voir ce genre de bestiole à moins d'1 mètre ! Heureusement que ça ne saute pas comme animal ! Attendez... ça ne saute pas, si !?!?


De retour à notre lodge, nous mangeons notre premier repas sur place. Et c'est juste GÉNIAL !!! Sorte de buffet déposé au centre de notre table, présentation magnifique avec des petites fleurs taillées dans les crudités... et tout est juste délicieux.


Après le repas, nous repartons à la chasse aux crocos. On navigue de-ci de-là, en vain.
Finalement, alors que le guide fait demi-tour, il plonge la main dans l'eau entre des nénuphars et en ressort... un bébé alligator !
Pauvre bête, encore trop jeune pour être dangereuse, elle passe de main en main, non sans pincer un doigt d'Émile au passage ! Désolé petit monstre ! Deux photos et on te relâche ! Tu mangeras des humains quand tu seras grand pour te venger ! (Nous vous déconseillons la pampa dans 10 ans !)



Satisfaits, nous retournons prendre une bonne nuit de sommeil ! Demain, réveil aux aurores !

Le deuxième jour, nous embarquons tôt pour aller profiter du lever de soleil dans une zone marécageuse de la pampa. Bien que la vue soit dégagée, les nuages de la veille sont toujours présents et assombrissent un peu le spectacle.


Sur le chemin du retour, nous croisons des dauphins roses ! Ils semblent peu joueurs et fuient à l'arrivée de la pirogue.

De retour au lodge, vers 7h, c'est un buffet divin qui nous attend ! La cuisinière a fait des miracles en cuisine ! La table croule sous une collection de pancakes et beignets de toutes formes, noyés sous des tonnes de confiture de lait. Diététique ? Qu'importe ! Resservez-nous !


Rassasiés, nous repartons en pirogue en quête des dauphins roses. Nous retrouvons le même groupe qu'un peu plus tôt, au même endroit. Émile se met à l'eau tandis que Lucy reste à bord, objectif en main, doigt sur le déclencheur. Malheureusement les mammifères aquatiques restent timides, ne faisant surface que sporadiquement et à large distance des baigneurs. On aperçoit tout juste un aileron ou une nageoire de temps en temps.

 

Qu'à cela ne tienne, si les gros poissons sont timides, allons chercher les petits !
Notre guide nous amène dans un lieu propice à la pêche, distribue quelques lignes et de la viande fraîche. Les piranhas sont de sortie ! On amasse vite quelques prises, en découpons une pour faire une rallonge d'appâts, gardons les 5 plus gros et relâchons le reste. Les hollandais repartant ce soir, ils auront ainsi l'occasion de goûter à ça ce midi !


À midi donc, nouveau buffet somptueux. Nous sommes des Rois. En tout cas on mange comme ! La déco est tout particulièrement réussie, les légumes ayant été cuits dans le jus de betterave arborent des teintes rosées/violacées. Ça change de la jungle !
Il ne reste rien pour l'alligator qui est caché sous notre cuisine !
Qu'à cela ne tienne, notre guide attache un bout de carcasse de poulet au bout d'une corde, et fait promener le monstre de 3 m pour que nous puissions le photographier. Nous sommes impressionnés par la vivacité de ce reptile d'apparence pataude quand il lézarde au fond de l'eau, mais qui peut attraper sa proie en un éclair et se dresser bien plus haut que ce que nous imaginions. Sommes nous d'ailleurs bien en sûreté sur nos pilotis !?


Nous quittons les Hollandais, et partons pour le lodge voisin, qui, sous sa cuisine, abrite un caïman. Quelle est la différence avec l'alligator ? Dans les grandes lignes, une histoire d'os dans le nez. Mais, concrètement, vis à vis des deux "petits" alligators croisés jusque là, le Caïman est juste titanesque. Noir, une tête bien plus large (et donc une mâchoire bien plus impressionnante), et plus de 5 m de long. Qui dit plus gros dit plus lent ? Non. Ce prédateur là est encore plus vif et féroce que son copain alligator. On essaye de jouer avec un bout de carcasse de poulet, comme précédemment, mais aussitôt amené à portée de bouche, aussitôt gobé ! Impossible de jouer au chat et à la souris avec ce démon des eaux.



Avant de quitter les lieux, nous faisons un passage par la salle commune de ce lodge qui abrite une petite collection de crânes et squelettes divers, notamment des caïmans et dauphins roses.


L'après-midi est dédiée à la pêche ! Il nous faut prendre assez de piranhas pour nourrir tout le monde, soit 2/personne. Pas moins si on veut manger, pas plus pour rester dans les quotas du parc national !
Après des débuts difficiles, et un petit bout de doigt perdu pour l'anglais qui peut confirmer que les bestioles sont voraces, nous arrivons à attraper le compte juste. La plus grosse prise est signée : Émile ! Bon, il n'a pas de mérite, avec la jungle, il a plus d'expérience que les autres... il attrape même un poisson chat qui est rejeté à l'eau : pas de moustaches au dîner !

Après que le guide ait vidé les bestioles, nous en faisons une belle brochette de 15 spécimens ! C'est-y pas beau !?

 

En fin d'après midi, un alligator se repose aux pieds des marches menant de notre ponton à l'eau. Toujours prêt à faire des bêtises, Émile court à la cuisine faire les poubelles et récupérer quelques ailes de poulet. On s'amuse entre nous à nourrir l'alligator, jusqu'à ce qu'un gros et vilain caïman bondisse de sous les pilotis, chassant l'alligator et gobant le poulet au passage ! Effet de surprise, tout le monde hurle, et le guide vient nous tirer les oreilles... on n'est pas raisonnable à ce qu'il paraît... mais c'était quand même vachement rigolo !

 


Notre cuisinière est partie cet après-midi. Le nouveau cuisinier est bon, mais loin du niveau de sa camarade. Le buffet du soir est tout de même dévoré jusqu'à la dernière miette... notamment les piranhas qui ont eu du succès !

L'assaut des moustiques force Émile à aller se réfugier sous la moustiquaire dans le dortoir. Il y fait une chaleur torride, mais une rapide douche lui rend la chose moins pénible. Lucy étant plus sensible au chaud qu'aux insectes, elle reste dans la fraîcheur nocturne avec les autres. Un peu plus tard le guide les amènera en pirogue faire un petit tour pour voir les étoiles.
À leur retour, je suis réveillé par des exclamations : le gros caïman est de retour et s'est approché sournoisement des filles installées sur les marches au bord de l'eau pour papoter...
Une nouvelle frayeur avant d'aller au lit !


Dernière journée dans la pampa. Après un petit-déjeuner correct, qui nous fait tout de même regretter notre précédente cuisinière, nous chaussons nos bottes pour partir en quête d'anacondas ! Et alors que nous sommes encore en train de nous équiper, un petit anaconda passe sous les pilotis et va se cacher dans son trou, sous la salle commune !


Nous visitons deux petites îles, réputées pour abriter les fameux serpents. Malheureusement, nous ne trouvons qu'un squelette et un bébé serpent ultra-venimeux car trop jeune pour savoir doser son venin. Le guide l'attrape, nous le montre, puis relâche la pauvre bête.

Sur le retour, nous faisons un arrêt baignade près d'un couple de dauphins roses qui déguerpissent instantanément. Lucy et moi restons à bord, inutile de se jeter à l'eau pour rien.

Dernier repas, puis nous embarquons pour le retour.
Bien qu'ayant perdu les deux Hollandais, nous avons gagné une Israélienne, et le trajet en 4x4 pour rentrer à Rurrenabaque n'est pas meilleur que celui de l'aller.
Nous sommes accueillis par Alex à l'agence, qui nous offre un ultime cocktail au bar dans la soirée ! On achète en passant du pain de Yuca, dons la forme et la texture se rapprochent des gougères, en plus élastique !


Le lendemain, une fois n'est pas coutume, nous nous permettons une grasse matinée. Nous bouclons nos sacs et profitons du fantastique petit déjeuner de l'auberge. Les Canadiens de notre groupe à la pampa nous ont rejoint à cette auberge et valident le choix : le petit déjeuner à lui seul en vaut la peine !
Nous prenons ensuite 2 motos-taxis pour nous rendre à la gare, et prenons nos billets de bus pour La Paz. À l'heure dite nous chargeons nos sacs et embarquons.
Au moment du départ, le bus est arrêté par un policier. Il monte et contrôle tous les touristes. À notre tour, il se saisit de nos passeports, nous demande de le suivre et sort en trombe du bus sans se retourner, nos passeports toujours en main. Nous descendons derrière lui en courant, peu rassurés, ne comprenant pas et espérant que le bus attendra. Il nous mène à l'écart, dans un petit bureau, nous annonce que nos visas sont expirés et qu'il nous refuse le départ.
Ne comprenant pas (les visas sont normalement de 90 jours et nous avions demandé 60 jours à la douane), il nous annonce que nous avions uniquement 30 jours (effectivement, une inscription manuscrite affiche un "30" tordu, illisible, sans plus de précision sur le tampon d'entrée), que nous sommes donc clandestins, et qu'on ne peut plus voyager dans le pays.
La solution : demander une extension à l'immigration... à La Paz... après avoir payé une amende.
L'agent nous offre, au choix, de nous clouer sur place, ou de fermer les yeux contre compensation financière s'élevant à un peu moins que la somme billet de bus + nuit d'hôtel s'il nous fait perdre un jour. C'est bien calculé. On lui paie son pot de vin et embarquons in extremis dans notre bus, la boule au ventre, la rage au cœur.
Alors que tout, jusque là, tendait à démontrer que la Bolivie était la destination parfaite, et que les accusations d'insécurité et de corruption semblaient appartenir à une autre époque, nous subissons finalement un abus de pouvoir...

Le trajet vers La Paz est long, toujours aussi chaotique qu'à l'aller, mais avec la hantise du passage à l'immigration et le risque d'amende en plus...
Que va-t-il advenir de nous ?

3 commentaires:

  1. J'en sais rien, mais moi j'ai reconnu un bon cari sur la table! Pas de doute, la cuisinière est Réunionnaise!!!!
    Et puis Lucy tu as loupé un gros mammifère dans l'eau, je l'ai vu moi, même qu'il est à poil roux!

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  2. Moi je veux pas que mon fils il se baigne au milieu des alligators...ni même des caïmans... ou alors faut faire un cours aux bestioles pour leur expliquer que le z'Emile c'est dégueu...

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  3. Lucy atteste que le z'Émile, c'est très bon !
    Par ailleurs, le prédateur n°1 dans l'eau, c'est le dauphin rose ! Si y'a du dauphin, même timide, pas d'alligators, caïmans ou pirhanas !

    Et j'ai ma toison rousse de protection de toute façon...

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