dimanche 28 février 2016

Ciudad Perdida - du 19 au 23/06/15

Nous arrivons à Santa Marta le 17 juin, profitant de la présence de Carolina (l'amie Argentine rencontrée en arrivant à Carthagène) pour négocier le prix des transports et hôtel AVEC climatisation (quel bonheur !!!!). 

Santa Marta est située au Nord de la Colombie, sur la côte Caraïbe. De ce fait, c'est un point de départ idéal pour profiter des plages, de la mer, des villages de pêcheurs... Mais Santa Marta a pour nous un autre intérêt : c'est également le point de départ du trek menant à la Ciudad Perdida ou Cité perdue ! 

Malheureusement, il nous est interdit de faire ce trek seuls. Il faut obligatoirement passer par une agence qui a les permis nécessaires pour y emmener les touristes...

Nous passons donc deux jours à faire le tour des agences de voyage pour trouver ce qu'il y a de mieux et essayer de négocier... Le tour est assez vite fait, seules 4 agences proposent ce trek, toutes au même prix, et aucune acceptant de revoir ses tarifs... Nous choisissons donc en fonction du ressenti que nous avons eu avec les personnes en agence, et sur les quelques informations pratiques glanées (taille du groupe, durée du trek...). 

Au moins, l'avantage de partir en trek avec un tour, c'est que nous n'avons pas besoin de nous préoccuper de notre nourriture, et que nous n'avons pas à la porter !Tout est préparé par le guide et le cuistot, et est transporté à dos d'âne ! Les moins courageux leur confieront également leurs bagages pour quelques dollars de plus !



Les inconvénients, c'est que l'on ne peut pas avancer à notre rythme, s'arrêter où l'on veut pour passer la nuit, et, surtout, éviter les hordes de touristes ! Nous nous engageons donc dans une agence qui nous promet de ne pas faire de groupes trop importants.

C'est ainsi qu'au petit matin du 19 juin nous embarquons dans un 4x4 (d'abord à 2, puis 6, puis 9, puis 12 !) en direction de la Sierra Nevada. Il nous faut 3h pour rejoindre le départ du sentier. Et une fois arrivés au point de départ, on commence par nous offrir un repas histoire de faire connaissance avec les membres du groupe. Nous nous retrouvons donc dans un groupe de 7 personnes comprenant, en plus de nous, 4 danseurs d'une troupe de Biarritz en tournée en Colombie, un allemand, et bien sûr notre guide, son fils (qui apprend le métier) et un cuisinier. Les autres groupes sont beaucoup plus gros : de 10 à 18 personnes environ.   

La Sierra Nevada, vue depuis le sentier

Au bout de la première demi-heure de promenade, nous faisons déjà une pause pour nous rafraîchir dans une petite rivière et laisser passer les heures les plus chaudes de la journée. Et ça n'est pas plus mal : la première partie du sentier, en côte raide, n'est pas abritée et le soleil brûlant nous assomme.

Le premier soir, nous dormons dans un camp déjà établi où des hamacs nous attendent. Ce camp est même équipé de douches et WC (bien qu'il y ait eu une coupure d'eau quand nous sommes arrivés) et est encore alimenté en électricité ! Ça ne sera plus le cas à partir du camp suivant. 
Nous profitons donc de l'électricité pour faire quelques parties de Yatzee avec notre groupe. Ça sera également la première occasion d'échanger avec notre guide sur les populations indigènes vivant dans la jungle.


Au matin, notre guide vient nous réveiller et fait en sorte que l'on soit parmi les premiers servis au petit déjeuner, qui s'avère très complet : œufs, pain, fruits (ananas, papaye et melon) et boisson chaude. Nous partons ensuite le plus rapidement possible pour éviter d'être collés aux autres groupes.
Au cours de notre marche, nous longeons notamment un village indien, habituellement inoccupé, servant uniquement à loger les familles lors de grandes réunions communautaires, ce qui est justement le cas au moment de notre passage. C'est aussi l'occasion avouée de faire un show pour les touristes et glaner quelques cadeaux... Nous pouvons donc apercevoir quelques natifs, principalement des enfants venus voir s'ils ne pouvaient pas récupérer quelques friandises... malheureusement pour eux, on nous a bien mis en garde sur le fait que, faute de dentistes, il ne fallait surtout pas gâter les bambins ! A noter que les enfants sont tous habillés avec une toge blanche et les cheveux longs. On différencie les filles à leurs colliers des garçons qui portent un petit sac en bandoulière.






Filles ou garçons ?

A midi, nous nous arrêtons dans un autre camp, à proximité d'une rivière cette fois. Pendant que nos cuistots préparent du poisson frit, nous allons nous rafraîchir dans l'eau.




Après ce bon repas, nous reprenons la route, au milieu des collines embrumées, pour rejoindre le camp le plus proche de la Ciudad Perdida..


Ce soir là, nous dormons dans des lits de camp... Finalement, les hamacs, c'est bien plus confortable...


Le lendemain, nous pouvons enfin voir la fameuse Cité Perdue. Pour cela, nous devons traverser plusieurs fois la rivière à gué, puis gravir de très (très très) nombreuses marches (environs 1200)...



La Cité Perdue aurait été découverte par hasard, lors d'une partie de chasse. Un faisan, abattu par l'un des chasseurs, serait tombé sur les marches alors recouvertes par la végétation... Bien sûr, les chasseurs ne l'ont pas signalé de suite, et en ont profité pour explorer et piller quelques tombes. Seule leur richesse soudaine et inexpliquée, suivi d'un interrogatoire, ont permis de dévoiler au monde l'existence de cette cité.

D'après les indigènes, cette cité n'était pas perdue. Elle aurait été abandonnée lors de l'arrivée des colons, au profit d'autres cités enfouies plus profondément dans la jungle. Par ailleurs, la syphilis ramenée par les indigène de la côte (contaminés par les colons) a précipité l'abandon du lieu gangrené par ce nouveau mal inconnu.


Emile assis sur le siège du chaman





Au cours de notre visite, notre guide nous explique différentes choses sur les indiens de la région : leurs coutumes, leurs activités, leurs classes sociales... Il existerait notamment une autre cité, la Ciudad Antigua (ou Cité Antique), plus grande encore que la cité perdue, au milieu de la jungle. Son emplacement exact est tenu secret par les indiens qui y vivent encore, et des guerriers patrouilleraient dans la jungle pour en assurer la défense.


A notre demande, notre guide s'est arrangé pour que l'un des indiens vienne nous voir le soir même pour discuter avec nous et nous expliquer un peu ses coutumes, l'histoire de son peuple... Malheureusement, cette rencontre s'est rapidement transformée en assemblée, les autres groupes de touristes se joignant au notre, et notre hôte s'est quasi-uniquement cantonné à un discours appris par cœur... Nous avons quand même appris quelques éléments sur leur vie quotidienne, mais nous avons surtout eu l'impression qu'il n'avait pas vraiment le droit ou l'envie d'échanger avec nous...


Ainsi on apprend que chez les Kogis (la communauté encore présente dans la cité), les femmes et les hommes vivent séparés. Ils ne doivent faire "fiki fiki" (expression utilisée par notre guide avec un sourire coquin) uniquement dans la nature, au grand air. Les filles et les femmes ne doivent pas porter de chaussures afin de rester en contact avec la terre et permettre un échange d'énergie avec elle, favorisant ainsi la fertilité. C'est d'ailleurs pour cette raison que le travail de la terre, et notamment la plantation des graines, leur revient. Comme dans beaucoup de sociétés, ce sont également elles qui s'occupent de préparer les repas.
Les hommes, quant à eux, portent désormais des bottes en caoutchouc et s'occupent de la chasse, du débroussaillage des champs et du transport des récoltes. 
Tous portent les cheveux longs et des vêtements blancs, couleur de la pureté.


Filles ? Garçons ?

Notre hôte nous présente aussi son "poporo", calebasse dans laquelle est transporté de la poudre servant de catalyseur pour la coca. A force d'essuyer le bâton permettant de récupérer la poudre sur le "goulot" de la calebasse, un dépôt s'y forme au fil des ans. Ce dépôt nous a été présenté comme une sorte de papier contenant les pensées du propriétaire que seul un chaman peut lire...

Ne souhaitant pas nous précipiter, nous décidons de faire le retour en 2 jours, contrairement au reste du groupe qui rentre en une journée. Nous nous retrouvons donc avec deux autres français d'un autre groupe souhaitant prendre le temps de profiter des paysages et petites bêtes, loin de la horde de touristes avec laquelle nous étions partis. Les guides devant suivre les autres groupes, nous pouvons avancer comme bon nous semble, en voyant avec notre cuisinier pour l'emplacement des camps dans lesquels nous arrêter. Nous prenons ainsi le temps d'observer les papillons, les oiseaux, les lézards...



Dans notre dernier camp, Emile s'amuse notamment avec un perroquet domestique qui passe ses journées à s'acharner sur un seul et unique arbre qu'il met en miette : d'abord les feuilles, puis l'écorces, les brindilles... Aujourd'hui, il n'en reste plus que le tronc et quelques branches qui finiront par céder sous ses coups de bec.



Lola, un cochon sauvage domestiqué




C'est donc bien nourris et pas trop fatigués que nous retournons en ville où nous sommes ravis de retrouver une bonne douche chaude et des ventilateurs !

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